Qui a inventé le tartare ? La Préhistoire de la Viande Crue, Tartarin et Autres Mystères…
Ah, le tartare! Cette montagne de viande crue élégamment dressée, couronnée d’un jaune d’œuf insolent. Qui a eu cette idée de génie, ou disons, cette audace culinaire? C’est la question à un million de dollars, n’est-ce pas ? Accrochez-vous, car l’histoire est plus savoureuse qu’un tartare bien assaisonné.
La vérité, mes amis, c’est qu’il n’y a pas un seul inventeur du tartare. C’est un peu comme demander qui a inventé la conversation : ça s’est fait petit à petit, au fil du temps, avec plein de contributeurs plus ou moins anonymes. Mais ne désespérez pas, on va débroussailler tout ça ensemble, avec humour et quelques pincées de sarcasme, comme il se doit.
Tartarin de Tarascon : Notre Premier Suspect… un Peu Fantaisiste
Commençons par notre ami Tartarin. Ah, Tartarin de Tarascon! Ce héros imaginé par Alphonse Daudet, un sacré personnage. Figurez-vous que ce cher Tartarin, dans ses aventures rocambolesques, avait un faible pour le steak haché cru. Incroyable, non ?
RTL nous souffle même à l’oreille que le steak cru était le péché mignon de Tartarin. Alors, Tartarin, inventeur du tartare ? L’idée est amusante, avouons-le. Imaginez : « Le tartare, c’est moi! » aurait pu fanfaronner Tartarin, entre deux exploits tarasconnais.
Seulement voilà, Tartarin, aussi attachant soit-il, est un personnage de fiction. Et Alphonse Daudet, aussi talentueux écrivain fût-il, n’était pas cuisinier (à ma connaissance, du moins). Donc, même si l’image est séduisante, il faut chercher ailleurs le véritable ancêtre du tartare.
Les Tatars et la Viande Crue : Une Légende Tenace… Mais Un Peu Fausse
Tartare, ça sonne un peu… Tatar, non ? Forcément, l’imagination populaire s’est emballée. On imagine volontiers des hordes de guerriers Tatars sauvages, chevauchant à travers la steppe, un morceau de viande crue sous la selle pour l’attendrir. Romantique, non ?
Sauf que… la réalité est un peu moins épique. L’idée que les Tatars consommaient de la viande crue est une légende européenne, probablement née de récits de voyageurs un peu trop imaginatifs. Ils mangeaient de la viande, oui, mais plutôt cuite, séchée ou fumée. Pas vraiment de steak tartare au menu des steppes.
Le Steak à l’Américaine : Un Ancêtre Plus Crédible
Alors, si ce n’est ni Tartarin ni les Tatars, qui donc ? Remontons le temps, direction le début du XXe siècle, en France. Là, on commence à entendre parler d’un certain « steak à l’américaine ». Intriguant, non ?
Ce steak à l’américaine, qu’est-ce que c’était ? Eh bien, figurez-vous que c’était déjà de la viande de bœuf hachée crue, servie avec une sauce. Ça commence à ressembler furieusement à notre tartare, n’est-ce pas ? L’Amérique dans l’histoire du tartare, qui l’eût cru ? (Bon, en fait, pas grand-chose à voir avec l’Amérique, c’est juste le nom qui était à la mode à l’époque, mystères de la gastronomie…).
Escoffier et le Ritz : L’Arrivée du Tartare Chic
Et c’est là qu’entre en scène un certain Auguste Escoffier. Un nom qui vous dit quelque chose ? Normal, c’est un peu le pape de la cuisine française moderne. Au début du XXe siècle, Escoffier officiait au Ritz à Paris, un endroit plutôt chic, vous voyez le genre.
C’est Escoffier, ou du moins son restaurant, qui va populariser le « steak à la tartare ». Et là, attention, on affine les choses. On prend le steak à l’américaine, on le perfectionne, on l’assaisonne avec des câpres, des cornichons, des oignons, de la sauce anglaise… bref, on lui donne un coup de peps et d’élégance.
Et le nom « steak à la tartare », pourquoi ? Probablement pour faire un clin d’œil à cette image un peu sauvage et exotique des Tatars, qui colle bien avec l’idée de viande crue. Marketing avant l’heure, en quelque sorte.
Le Tartare Moderne : Une Affaire de Goût… et de Confiance
Aujourd’hui, le tartare, c’est un classique de la gastronomie française. On le trouve à la carte de tous les bons restaurants, et même dans les bistrots plus modestes. Chacun a sa recette, sa petite touche personnelle. Avec du bœuf, du cheval, du poisson, des légumes… le tartare se décline à l’infini.
Mais l’essentiel reste le même : de la viande ou du poisson cru, de première fraîcheur, haché finement et assaisonné avec amour (et quelques ingrédients secrets). Et un jaune d’œuf cru par-dessus, pour la gourmandise et le côté un peu… euh… aventureux, disons.
Alors, qui a inventé le tartare ? Vous l’aurez compris, la réponse est complexe. Pas de génie solitaire, mais plutôt une évolution progressive, un mélange d’influences, de légendes et de savoir-faire culinaire français. Et au final, c’est peut-être ça le plus savoureux : cette histoire un peu mystérieuse et pleine de rebondissements, comme un bon tartare.
En Résumé : L’Odyssée du Tartare en Quelques Points Clés
- Pas d’inventeur unique : Le tartare est le fruit d’une évolution culinaire.
- Tartarin, un amuse-bouche : Une référence amusante, mais pas historique.
- Les Tatars, une légende : Plus poétique que véridique.
- Le steak à l’américaine, l’ancêtre : Un plat français du début XXe siècle.
- Escoffier et le Ritz, les stars : Ceux qui ont popularisé et raffiné le tartare.
- Le tartare moderne, une affaire de goût : Un classique revisité à l’infini.
Voilà, vous savez tout (ou presque) sur l’invention du tartare. La prochaine fois que vous en commanderez un au restaurant, vous pourrez briller en société avec vos connaissances historiques. Et si quelqu’un vous demande « Qui a inventé le tartare ? », vous pourrez répondre avec un sourire mystérieux : « C’est une longue histoire… » et laisser planer le suspense. Effet garanti !