Qu’est-ce que ressent la dissociation liée au TDAH ?
La dissociation liée au TDAH, c’est un peu comme être spectateur de sa propre vie. Imaginez-vous devant un film dont vous êtes le personnage principal, mais sans la télécommande pour interagir. C’est déroutant, n’est-ce pas ? Pour ceux qui vivent avec le TDAH, cette expérience de dissociation peut devenir une réalité fréquente, un peu comme un invité surprise qui s’incruste sans prévenir.
Comprendre la dissociation dans le TDAH
La dissociation, dans le contexte du TDAH, se manifeste de diverses manières. Pour certains, cela ressemble à se perdre dans des rêveries pendant des heures. On parle alors de rêverieCompulsive, une évasion mentale intense. D’autres décrivent une sensation de détachement de leur environnement immédiat. C’est comme s’ils s’observaient de l’extérieur, flottant au-dessus de leur propre corps. Il existe un lien fort entre les symptômes du TDAH et les symptômes dissociatifs. Ce n’est pas juste une coïncidence, c’est une interaction complexe.
À quoi ressemble la dissociation dans le TDAH ?
La dissociation peut prendre plusieurs formes. Elle n’est pas unique et uniforme. Voici quelques manifestations courantes : * Rêvasserie intense : Se perdre dans ses pensées au point de perdre le fil du temps. C’est plus qu’une simple rêverie passagère. Cela devient une absorption totale. * Être dans la lune : Avoir le regard vide, l’esprit ailleurs. Votre corps est présent, mais votre esprit voyage dans des contrées lointaines. * Changement de comportement : Adopter une attitude différente, un ton de voix ou des gestes inhabituels. C’est un peu comme si un autre personnage prenait le contrôle. * Variations émotionnelles soudaines : Basculer rapidement entre différentes émotions ou réactions. Par exemple, passer de la peur et de la timidité à l’agressivité. C’est un véritable ascenseur émotionnel.
Quelle est la différence entre se déconnecter et dissocier ?
Se déconnecter et dissocier sont souvent confondus. Pourtant, il existe une nuance importante. Se déconnecter, c’est laisser son esprit vagabonder. C’est rêvasser, penser à autre chose. La dissociation, elle, va plus loin. C’est une déconnexion de la réalité, de soi-même. C’est un mécanisme de défense face à un stress intense. Imaginez la différence entre perdre le fil d’une conversation et avoir l’impression de ne plus être dans son propre corps. La première est banale, la seconde est plus profonde et déstabilisante.
Types de dissociation
Il existe différents types de dissociation. Chacun avec ses propres caractéristiques. Comprendre ces nuances permet de mieux cerner ce phénomène complexe.
Dissociation de repli
La dissociation de repli est une réaction défensive. Elle est souvent déclenchée par un traumatisme ou une situation accablante. Le corps et l’esprit se déconnectent de la réalité. C’est une façon de faire face à un stress intense. Cela se traduit par un sentiment d’engourdissement, de détachement. On observe aussi une capacité réduite à réagir. C’est un mécanisme de survie. Le corps se met en mode « pause » pour se protéger. * Déclencheurs : Expériences traumatisantes, stress intense, situations perçues comme dangereuses. Quand la fuite ou le combat ne sont pas possibles, le corps se replie. * Symptômes émotionnels : Engourdissement, détachement, sentiment d’irréalité. Difficulté à ressentir et à gérer les émotions. C’est comme un anesthésiant émotionnel. * Symptômes physiques : Réactivité réduite, difficulté à parler, respiration superficielle. Sensation d’être hors de son corps. Le corps répond au stress en se mettant en veille. * Symptômes cognitifs : Difficulté de concentration, trous de mémoire, sensation de brouillard mental. Impression de vivre dans un rêve. L’esprit devient confus pour se protéger.
Repli profond lié au TDAH
Le repli profond lié au TDAH, aussi appelé « paralysie du TDAH » ou « mode gel ». C’est un état de submersion. Les personnes atteintes de TDAH se sentent dépassées. Cela conduit à une incapacité temporaire à penser clairement. Fonctionner efficacement ou agir devient impossible. On se sent mentalement bloqué, paralysé. C’est comme un court-circuit du cerveau. L’overload informationnel provoque un blocage.
Les cinq types de dissociation
Il existe en réalité cinq types de dissociation. Chacun représente une facette différente de ce phénomène. 1. Dépersonnalisation : Sentiment d’être détaché de soi-même, de son corps. On s’observe agir comme un étranger. 2. Déréalisation : Sentiment que le monde extérieur est irréel, étrange. L’environnement semble flou, distant. 3. Amnésie dissociative : Incapacité à se souvenir d’informations importantes sur soi-même. Trous de mémoire concernant des événements ou des périodes de la vie. 4. Confusion identitaire : Incertitude quant à son identité, à qui on est vraiment. Sentiment d’un soi fragmenté. 5. Altération de l’identité : Sentiment d’avoir différentes identités, de basculer entre plusieurs « moi ». C’est une forme extrême de dissociation.
Causes et déclencheurs
Plusieurs facteurs peuvent déclencher la dissociation chez les personnes atteintes de TDAH. Identifier ces causes permet de mieux comprendre et gérer ces épisodes. * Submersion : Trop d’informations, d’émotions, de stimuli environnementaux. Le cerveau sature et se met en mode protection. * Surcharge sensorielle : Excès de bruit, lumière vive, stimuli sensoriels intenses. Les sens sont agressés, le cerveau se déconnecte. * Surcharge cognitive : Trop d’informations à traiter, trop de tâches à gérer. L’esprit est débordé, il lâche prise. * Surcharge émotionnelle : Difficulté à réguler des émotions intenses. Les émotions submergent, la dissociation se déclenche. * Manque de structure ou de soutien : Absence de routines claires, de soutien extérieur. Sentiment d’être dépassé, perte de repères. * Traumatismes (passés et présents) : Expériences traumatisantes augmentent le risque de dissociation. Le traumatisme laisse des traces profondes. * Événements stressants : Situations stressantes ponctuelles peuvent déclencher des épisodes dissociatifs. Le stress est un facteur important. * Consommation de substances : Alcool ou drogues peuvent provoquer une perte de réalité, une dissociation. Ces substances altèrent la perception. * Troubles de santé mentale : Dépression, anxiété, PTSD sont associés à la dissociation. Ces troubles fragilisent la santé mentale. * Manque de sommeil : Le manque de sommeil perturbe le fonctionnement du cerveau et favorise la dissociation. Le sommeil est essentiel.
Symptômes et signes
Les symptômes de la dissociation sont variés. Ils peuvent être mentaux, émotionnels, physiques et comportementaux. Reconnaître ces signes est crucial. * Brouillard mental : Difficulté à penser clairement, à se concentrer. L’esprit est embrumé, confus. * Difficulté à prendre des décisions : Incapacité à choisir, à initier des actions. On se sent bloqué, indécis. * Dysrégulation émotionnelle : Émotions intenses, débordantes. Difficulté à gérer ses émotions. * Retrait social : Sentiment de détachement envers les autres, l’environnement. On se coupe du monde extérieur. * Fatigue intense : Épuisement physique et mental profond. Bien au-delà de la fatigue normale. * Incapacité à démarrer ou finir des tâches : Blocage face aux tâches, même importantes. La procrastination devient insurmontable. * Sentiment de submersion : Impression d’être dépassé par les responsabilités. L’avalanche de tâches submerge. * Difficulté à exprimer ses pensées : Difficulté à mettre des mots sur ce qu’on ressent, ce qu’on pense. La communication devient un défi. * Évitement : Éviter les situations perçues comme déclencheurs. On fuit ce qui nous met mal à l’aise. * Détachement de soi, de l’environnement, de la réalité : Sentiment d’irréalité, de distance avec soi-même et le monde. On se sent étranger à sa propre vie. * Trous de mémoire : Lacunes mnésiques, oublis. Des pans entiers de souvenirs disparaissent. * Engourdissement émotionnel : Absence d’émotions, indifférence. On ne ressent plus rien, ou presque. * Distorsion de la perception du temps : Le temps semble ralenti, accéléré, déformé. La notion de temps devient floue. * Changement de comportement, de voix, de gestes : Adopter une attitude différente, un ton de voix inhabituel. On se transforme, sans le vouloir. * Sautes d’humeur rapides : Humeur qui change brusquement, sans raison apparente. L’instabilité émotionnelle domine. * « Être dans la lune » ou rêvasser : Perte de contact avec le présent, évasion dans les pensées. L’esprit s’échappe. * Regard vitreux : Yeux qui semblent vides, absents. Le regard ne reflète plus l’intériorité. * Expériences hors du corps : Sentiment de sortir de son corps, de s’observer de l’extérieur. Une sensation étrange et déstabilisante. * Sentiment d’avoir les « yeux vides » : Impression d’un regard sans émotion, sans vie. Reflet de la déconnexion intérieure. * Sentiment de se regarder agir : Avoir l’impression d’observer ses propres actions de loin. Comme un spectateur de sa propre vie.
Conditions associées et erreurs de diagnostic
La dissociation peut être confondue avec d’autres troubles. Un diagnostic précis est essentiel. * Schizophrénie : La dissociation peut être mal diagnostiquée comme schizophrénie. Les symptômes peuvent se ressembler. * Trouble de la personnalité borderline (TPL) : Le TPL partage des symptômes avec la dissociation. La distinction est parfois délicate. * Trouble de stress post-traumatique (TSPT) : Le TSPT et la dissociation sont souvent liés. Le traumatisme est un facteur commun. * Trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : TOC et dissociation peuvent coexister, voire être confondus. Les mécanismes psychiques se croisent. * Épilepsie : Les crises dissociatives peuvent ressembler à des crises d’épilepsie. Il est important de différencier l’origine neurologique et psychique. * Tumeurs cérébrales ou traumatismes crâniens : Des causes physiques peuvent provoquer des symptômes similaires à la dissociation. Un examen médical est nécessaire pour exclure ces pistes.
Stratégies d’adaptation et traitements
Il existe des stratégies pour gérer la dissociation et retrouver un ancrage dans le présent. Des traitements peuvent aussi être envisagés.
Comment sortir d’un état dissociatif ?
Il est possible de s’extirper d’un épisode dissociatif. Des techniques d’ancrage peuvent aider à revenir au présent.
Techniques d’ancrage
* Mobiliser les sens : Toucher, sentir, goûter. Se reconnecter au corps par les sensations. * Toucher un tissu, sentir la fraîcheur d’un objet, goûter une saveur. Ramener l’attention sur le sensoriel. * Se concentrer sur sa respiration : Respirer lentement en comptant. La respiration calme et recentre. * Inspirer profondément, expirer lentement en comptant jusqu’à quatre. Rythmer la respiration. * Compter ou lire à voix haute : L’activité mentale et vocale ramène au réel. Se réapproprier sa voix, son esprit. * Compter à rebours, lire un texte simple à voix haute. Occuper l’esprit et les sens. * Observer son environnement : Se concentrer sur les sons, les objets autour de soi. Réinvestir l’environnement immédiat. * Écouter les bruits ambiants, décrire les objets qui nous entourent. Se reconnecter au monde extérieur.
Autres stratégies d’adaptation
* Diviser les tâches : Découper les grandes tâches en étapes plus petites. Rendre l’action plus abordable. * Prioriser : Identifier les tâches les plus importantes. Se concentrer sur l’essentiel. * Créer une structure et des routines : Mettre en place des horaires réguliers. Organiser son temps pour se sentir plus en contrôle. * Utiliser des outils et la technologie : Agendas, calendriers, applications d’organisation. S’aider des outils pour structurer. * Pratiquer la pleine conscience et la relaxation : Méditation, respiration profonde, yoga. Apaiser le mental et le corps. * Chercher du soutien : Thérapie, coaching, groupes de soutien. Ne pas rester isolé, se faire accompagner. * Changer d’environnement : Réduire les stimuli sensoriels, se déplacer. Modifier l’environnement pour diminuer la surcharge. * Pratiquer l’auto-compassion : Être indulgent envers soi-même. Accepter les moments de dissociation sans culpabiliser. * Plan de soins personnels : Prioriser le sommeil, la nutrition, les loisirs, le soutien social. Prendre soin de soi globalement. * Journaling : Écrire ses pensées, ses émotions, les déclencheurs. Analyser ses épisodes dissociatifs. * Médicaments : Antidépresseurs, stabilisateurs d’humeur, naltrexone. Pour traiter les troubles associés, pas la dissociation directement.
Réponses associées
La dissociation peut être liée à d’autres réactions ou troubles. Comprendre ces liens permet une approche plus globale. * Repli lié au TDAH (paralysie ou mode gel) : La dissociation peut mener au repli, à l’incapacité d’agir. Un cercle vicieux peut s’installer. * Réponse de « flop » traumatique : Le « flop » est une forme de dissociation extrême. Le corps lâche prise face au traumatisme. * Dysrégulation émotionnelle : La dissociation peut être une conséquence de la dysrégulation émotionnelle. Les émotions débordent, la dissociation se déclenche. * Crises de colère TDAH : Les crises de colère peuvent être un signe de surcharge émotionnelle menant à la dissociation. L’émotion explose, puis la déconnexion. * Burn-out TDAH : L’épuisement lié au TDAH peut favoriser la dissociation. Le burn-out fragilise la santé mentale. * Réponse de « fawn » : Le « fawn » est une réponse de soumission face au traumatisme. Il peut être lié à la dissociation comme mécanisme de défense.
Aider une personne qui dissocie
Soutenir une personne en état de dissociation demande de la patience et de la compréhension. L’empathie est essentielle. * Être patient et compréhensif : La dissociation est involontaire, il ne faut pas juger. La patience est la clé. * Écouter avec acceptation : Si la personne veut parler de son expérience, écouter sans jugement. La validation est importante. * Demander ce qui est acceptable concernant le toucher et l’intimité : Le contact physique peut être difficile. Respecter les limites de la personne. La dissociation liée au TDAH est une expérience complexe. Elle peut être déroutante et invalidante. Mais il existe des moyens de la comprendre et de la gérer. N’hésitez pas à chercher de l’aide professionnelle si vous vous reconnaissez dans ces descriptions. Vous n’êtes pas seul.