Comment savoir si on a des anisakis ? Le guide (un peu dégoûtant, mais nécessaire)
Vous avez savouré un délicieux tartare de saumon, ou peut-être des sushis frais, et maintenant, une petite voix dans votre tête (ou plutôt dans votre ventre ?) vous chuchote : « Et si… et si j’avais des anisakis ? ». Pas de panique ! Avant de vous imaginer un film d’horreur intestinal, explorons ensemble comment savoir si ces petits squatteurs, les anisakis, ont élu domicile chez vous.
La question est légitime. L’anisakiase, c’est le nom savant de l’infection causée par ces parasites, et ce n’est pas vraiment la partie de plaisir. Mais alors, comment on fait pour démêler le vrai du faux et savoir si on a réellement affaire à ces invités indésirables ? Accrochez-vous, on plonge dans le vif du sujet (sans jeu de mots…).
Le grand mystère Anisakis : Indices et Détectives
Déjà, commençons par les présentations. Anisakis, c’est un genre de ver parasite que l’on trouve dans certains poissons et fruits de mer crus ou mal cuits. Si vous en mangez, ces petits vers peuvent, dans de rares cas, se retrouver dans votre système digestif et causer quelques désagréments. Pas très glamour, on est d’accord.
Alors, comment savoir si vous êtes devenu l’hôte, malgré vous, de ces petites créatures ? Il existe plusieurs méthodes, allant de l’observation attentive (pour les plus courageux) aux techniques médicales plus sophistiquées.
1. L’endoscopie : La visite guidée de l’estomac
C’est un peu la méthode Sherlock Holmes de la détection d’anisakis. L’endoscopie haute, c’est une procédure médicale qui consiste à introduire une petite caméra par la bouche (oui, oui, par là…) pour explorer l’œsophage, l’estomac et le début de l’intestin grêle. Imaginez une exploration spéléologique, mais à l’intérieur de votre corps. Plutôt cool, non ? (Bon, ok, pas tant que ça).
L’avantage, c’est que si un anisakis s’est installé confortablement dans votre estomac, le médecin pourra le voir directement, en flagrant délit ! Selon le Manuel MSD, l’endoscopie permet la visualisation macroscopique des larves. En gros, on voit les vers à l’œil nu, enfin, à l’œil de la caméra.
Et le côté pratique, c’est que si le médecin repère un anisakis pendant l’endoscopie, il peut souvent le retirer directement avec des petits instruments. Hop là, problème réglé ! C’est un peu comme un déménagement express, mais pour les parasites.
2. L’examen histopathologique : Les biopsies parlent
Parfois, lors de l’endoscopie, les médecins peuvent prélever de petits échantillons de tissus, appelés biopsies. Ces biopsies sont ensuite envoyées au laboratoire pour un examen histopathologique. C’est un peu comme une autopsie microscopique des tissus (moins macabre que ça en a l’air, promis !).
L’examen histopathologique permet de regarder les tissus de très près au microscope et de détecter la présence d’anisakis, même si le ver lui-même n’est plus là. Si votre corps a réagi à la présence du parasite, les signes de cette réaction seront visibles dans les tissus. C’est un peu comme trouver des empreintes de pas sur une scène de crime : même si le coupable est parti, on sait qu’il était là.
3. L’expulsion spontanée : Quand le ver fait ses valises
Accrochez-vous, cette partie est un peu… directe. Dans certains cas, et c’est plutôt rare, le patient peut expulser les larves d’anisakis en toussant. Oui, vous avez bien lu. Imaginez la scène : vous toussez, et hop, un petit ver se présente à vous. Glamour, on a dit, glamour !
Si cela vous arrive (et on vous le souhaite pas vraiment), le réflexe à avoir, selon le Manuel MSD, est d’amener ces larves pour analyse. Pas pour les admirer, hein, mais pour confirmer qu’il s’agit bien d’anisakis et que vous avez bien identifié le coupable. C’est un peu comme apporter une pièce à conviction à la police, mais en version parasitaire.
Les symptômes, ces indices trompeurs
Alors, avant d’en arriver à l’endoscopie ou à l’expulsion de vers (beurk), il y a souvent des symptômes qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille. Attention, ces symptômes ne sont pas spécifiques à l’anisakiase, et peuvent être causés par plein d’autres choses (une indigestion, une pizza trop épicée, le stress…). Mais si vous avez récemment mangé du poisson cru et que vous ressentez certains de ces symptômes, il est peut-être temps de se poser des questions.
- Douleurs abdominales violentes : Imaginez une crampe d’estomac puissance 10. Ça peut survenir quelques heures après avoir mangé du poisson cru.
- Nausées et vomissements : Votre estomac fait la grève et essaie de se débarrasser de ce qu’il n’apprécie pas.
- Diarrhée : Bon, on ne va pas faire de dessin, vous voyez l’idée.
- Réactions allergiques : Dans certains cas, l’anisakiase peut provoquer des réactions allergiques, parfois sévères (urticaire, gonflement, difficultés respiratoires). C’est moins fréquent, mais il faut le savoir.
Attention, encore une fois, ces symptômes ne veulent pas forcément dire que vous avez des anisakis. Seul un médecin pourra poser un diagnostic précis. Mais si vous avez un doute, mieux vaut consulter !
Que faire si vous pensez avoir des anisakis ? Le plan d’action
Alors, vous avez mangé des sushis hier soir, et aujourd’hui, votre ventre fait des siennes. Panique à bord ? Non, pas de panique. Voici les étapes à suivre :
- Respirez calmement. L’anisakiase, ça se soigne très bien. Ce n’est pas la fin du monde (même si sur le moment, vous pourriez le penser).
- Consultez votre médecin. C’est la personne la mieux placée pour vous aider. Expliquez-lui vos symptômes et le fait que vous avez mangé du poisson cru récemment.
- Ne vous auto-diagnostiquez pas. Google est votre ami, mais pas toujours votre médecin. Évitez de vous faire peur en lisant des forums alarmistes.
- Suivez les recommandations de votre médecin. Si une endoscopie est nécessaire, n’ayez pas peur, c’est un examen courant et efficace.
- La prévention, c’est toujours mieux. Pour éviter de vous retrouver dans cette situation à l’avenir, assurez-vous que le poisson cru que vous consommez a été correctement congelé (ce qui tue les larves d’anisakis) ou cuit à cœur. Les chefs sushi sérieux le savent et appliquent ces règles.
En résumé : Anisakis, on en parle, on s’informe, mais on ne panique pas !
Savoir si on a des anisakis, ce n’est pas une question à prendre à la légère, mais ce n’est pas non plus une raison de virer à la paranoïa et de ne plus jamais manger de poisson cru. L’important, c’est d’être informé, de connaître les symptômes, et de savoir quelles sont les méthodes de diagnostic et de prévention.
L’endoscopie, l’examen histopathologique, et même, dans des cas exceptionnels, l’expulsion de larves, sont autant de moyens de lever le voile sur le mystère Anisakis. Et si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé. Mieux vaut prévenir que guérir, et surtout, mieux vaut savoir que douter !
Alors, la prochaine fois que vous dégusterez des sushis, pensez à Anisakis, mais surtout, pensez à savourer le moment présent. Et si jamais votre ventre se met à faire des grimaces, vous saurez quoi faire !