Le Monde Merveilleux et Végétal d’Ottolenghi : Plus Qu’un Simple Chef
Yotam Ottolenghi, ce nom évoque immédiatement des plats débordants de couleurs, de saveurs audacieuses et, surtout, une célébration des légumes. Mais qui est vraiment cet homme qui a réussi à rendre les carottes et les betteraves plus excitantes qu’un steak pour beaucoup ? Accrochez-vous, on plonge dans l’univers Ottolenghi, un monde où les légumes sont rois, mais pas seulement.
L’Effet Ottolenghi : Une Explosion de Saveurs Végétales
Alors, c’est quoi au juste le style Ottolenghi ? Imaginez un mariage heureux entre les traditions culinaires du Moyen-Orient et de la Méditerranée, avec un zest d’influences du monde entier. C’est ça, l’essence même de sa cuisine. Ottolenghi prend des ingrédients simples, souvent des légumes modestes, et les transforme en véritables chefs-d’œuvre culinaires. C’est ce qu’on appelle « l’effet Ottolenghi ».
Ce n’est pas juste une façon de cuisiner, c’est une philosophie. Utiliser des ingrédients de haute qualité, pleins de saveurs, pour sublimer les légumes. Et cet « effet » a eu un impact énorme, surtout pour ceux qui suivent un régime végétal. Soudain, manger des légumes est devenu non seulement sain, mais carrément tendance et délicieusement excitant.
Dans l’Intimité d’Ottolenghi : Londres, Amour et Antiquités
Loin des cuisines bouillonnantes et des livres de recettes à succès, Ottolenghi mène une vie paisible à Londres. Il partage sa maison avec son mari, Karl Allen, et leurs deux enfants. Karl, originaire d’Irlande du Nord, est un ancien steward de British Airways et collectionneur d’antiquités vintage des années 50. Imaginez un peu, des dîners chez Ottolenghi, entourés de meubles fifties… La classe, non ?
Mais Ottolenghi n’est pas seul dans son aventure culinaire. Il y a Sami Tamimi. Sami, chef palestinien, est plus qu’un associé, c’est un véritable frère d’armes. Ensemble, ils ont créé un empire de délices à Londres, avec leurs restaurants et épiceries fines. Leur collaboration est née d’une passion commune, une « relation obsessionnelle » avec la nourriture, comme ils le disent eux-mêmes. Une belle histoire d’amitié et de saveurs partagées.
Végétarien ? Pas Exactement ! Le Paradoxe Ottolenghi
Voilà un point crucial et souvent mal compris : Ottolenghi n’est pas végétarien. Oui, oui, vous avez bien lu. Celui que le New York Times a crédité d’avoir rendu chic le fait de manger des légumes, l’auteur de best-sellers végétariens comme « Plenty » et « Plenty More », celui qui a tenu une chronique hebdomadaire sur le végétarisme dans le Guardian… et bien, il mange de la viande. Surprenant, n’est-ce pas ?
Mais ça ne rend pas son amour pour les légumes moins sincère. Ses livres végétariens, à commencer par « Plenty », ont révolutionné la cuisine végétale. Et même s’il n’est pas vegan, nombre de ses recettes, notamment celles créées avec Ixta Belfrage pour « FLAVOUR », sont naturellement à base de plantes. C’est la beauté de son approche : mettre les légumes au centre, qu’on soit végétarien ou non.
Une Carrière Gourmande : Chef, Restaurateur, Écrivain et… CEO
Ottolenghi, c’est un peu le couteau suisse de la gastronomie. Chef de renom, restaurateur à succès, écrivain culinaire primé… Né en Israël, il est devenu une figure incontournable de la scène culinaire britannique, et mondiale. Sa cuisine, à la fois intelligente et simple, a conquis les palais et les critiques.
Avec Sami Tamimi, il dirige un groupe florissant, le Ottolenghi Group, qui compte neuf établissements à Londres et Bicester Village. Et pour chapeauter cet empire, un nouveau CEO a été nommé : Emilio Foa, un ancien de chez Burberry et OKA. Preuve que l’empire Ottolenghi prend les choses très au sérieux.
Ottolenghi et le Casher : Compatibilité ou Compromis ?
Pour ceux qui se posent la question, les premières œuvres d’Ottolenghi, « Jerusalem » et « Ottolenghi », ne sont pas casher. Alors, peut-on adapter sa cuisine aux règles du casher ? La réponse est nuancée. Certaines recettes peuvent être préparées telles quelles, d’autres nécessitent des substitutions, et certaines sont tout simplement incompatibles avec une cuisine casher. Il faut donc parfois faire preuve d’ingéniosité pour savourer Ottolenghi dans le respect des traditions casher.
Les Essentiels Ottolenghi : Za’atar, Houmous et Sel de Romarin
Envie de goûter à la magie Ottolenghi chez vous ? Commencez par le Za’atar. Ce mélange d’herbes, de sésame, de sumac et de sel est un concentré de saveurs du Moyen-Orient. Ingrédients : feuilles de thym, sésame grillé, sumac, sel, huile végétale. Un indispensable pour parfumer vos plats.
Et que dire du houmous ? La recette d’Ottolenghi est un must. Des pois chiches tièdes, de la tahini, de l’ail, du jus de citron, quelques glaçons (oui, des glaçons !), un peu d’eau de cuisson des pois chiches et une bonne pincée de sel. Mixez, goûtez, ajustez. Un délice onctueux et savoureux.
Pour une touche finale parfumée, essayez le sel de romarin. Du sel de mer de Cornouailles, des cristaux irréguliers parfaits pour la finition, et du romarin. Un assaisonnement tout-terrain qui réveille n’importe quel plat.
Dans la Galaxie Gourmande d’Ottolenghi : Falafel, Houmous, Shawarma et Végétarisme Religieux
L’univers d’Ottolenghi est connecté à d’autres délices du Moyen-Orient. Le falafel, ces boulettes de pois chiches frites, est généralement vegan (attention aux accompagnements !). Bien que son origine ne soit pas spécifiquement juive, il a été adopté par les communautés juives du Moyen-Orient.
Le houmous, on en a déjà parlé, mais il est bon de rappeler qu’il fait partie intégrante de la cuisine des Juifs Mizrahi, et qu’il a conquis les immigrants juifs européens au début du 20e siècle.
Et puis il y a le shawarma, cette viande grillée à la broche, un incontournable de la street food au Moyen-Orient, originaire de Turquie. Agneau, bœuf, ou autre viande, tranchée finement et servie dans une pita. Un régal.
Le végétarisme, quant à lui, a une place importante dans certaines religions. Dans le jaïnisme, il est obligatoire. Dans l’hindouisme et le bouddhisme Mahayana, il est encouragé mais pas imposé. Les jaïns vont même jusqu’à éviter l’oignon et l’ail, ainsi que d’autres légumes racines, par principe de non-violence (ahimsa).
Influences et Comparaisons : Ottolenghi Face à Ramsay et au Baharat
Même Gordon Ramsay, connu pour sa cuisine carnivore, a un faible pour les plats végétariens. En 2022, il a même avoué : « Après toutes ces années, je peux enfin admettre que j’aime la cuisine vegan. » Un compliment indirect à l’influence d’Ottolenghi ?
Enfin, parlons épices. Le Za’atar est souvent comparé au Baharat, un autre mélange d’épices du Moyen-Orient. Mais ils sont très différents. Le Za’atar est plus herbacé, plus noiseté, avec des herbes séchées, du sésame, du sumac et du sel. Le Baharat, lui, est plus chaud et épicé. Deux univers de saveurs à explorer.
Alors, prêt à succomber à l’effet Ottolenghi ? À vous les légumes sublimés, les saveurs audacieuses et une cuisine pleine de soleil et de créativité !