Yotam Ottolenghi, un nom qui évoque instantanément une explosion de saveurs, des étals débordants de couleurs et une révolution silencieuse dans nos cuisines. Mais qui est vraiment cet homme derrière l’empire culinaire Ottolenghi ? Accrochez-vous, on plonge dans la marmite de sa vie, sans brûler nos langues.
Vie Personnelle d’Ottolenghi : Plus Piquant Que le Za’atar
Né à Jérusalem, Ottolenghi a grandi dans le quartier chic de Ramat Denya. Imaginez les dîners chez les Ottolenghi : son père, professeur de chimie – de quoi épater la galerie avec des réactions culinaires – et sa mère, directrice d’école, assurant que tout le monde se tienne à carreau. Avec un tel pedigree, on comprend mieux son approche méthodique et presque scientifique de la cuisine, non ?
Ses racines sont un joyeux mélange italo-germano-juif. Les étés en Italie ? Forcément, ça laisse des traces gustatives indélébiles. Aujourd’hui, c’est à Londres qu’il concocte ses merveilles, dans la maison qu’il partage avec son mari, Karl Allen. Karl, juriste de formation et ancien steward chez British Airways – un homme du monde, donc – collectionne les antiquités des années 50. Imaginez le contraste : un chef d’avant-garde et un collectionneur de passé. Leur maison doit être un cabinet de curiosités fascinant, sans parler des dîners du week-end, apparemment mythiques. Avec deux fils pour compléter le tableau, la vie d’Ottolenghi semble aussi riche et complexe que ses plats.
Carrière et Travail : De Chef à CEO (Presque)
Ottolenghi, c’est avant tout un groupe, une galaxie gourmande qui a commencé modestement en 2002, dans une petite boutique à Notting Hill. Avec Sami Tamimi, ils ont créé un ovni culinaire : à la fois traiteur, restaurant et boulangerie. Leur obsession pour la nourriture ? Visiblement contagieuse.
Chef-patron du groupe Ottolenghi, il est aussi l’auteur de neuf best-sellers culinaires. Neuf ! On se demande s’il dort parfois. Ces livres, récompensés à maintes reprises, sont devenus des bibles pour les cuisiniers amateurs et confirmés. Et si vous n’avez pas encore Plenty ou Jerusalem dans votre bibliothèque, il est temps de remédier à cette lacune.
Mais Ottolenghi n’est pas homme à se contenter de ses lauriers. Pendant plus de quinze ans, il a tenu une chronique hebdomadaire dans le Guardian, et il contribue régulièrement au New York Times. La plume aussi affûtée que ses couteaux, il a su conquérir les palais et les esprits avec ses mots et ses recettes. Après sept ans de chroniques pour Feast, il a migré vers une tribune trimestrielle plus longue pour le magazine du Saturday Guardian. Plus de recettes, plus d’anecdotes personnelles, plus d’observations sur le monde de la food. En gros, plus d’Ottolenghi, pour notre plus grand plaisir.
Le groupe Ottolenghi grandissant, il fallait un capitaine pour mener le navire. Ottolenghi, qui assurait le rôle de CEO de facto, a finalement décidé de nommer quelqu’un à ce poste officiellement. Emilio Foa, ex-CEO du détaillant de meubles OKA et ancien directeur financier de Burberry, a pris la barre en avril. Un pro du management pour un empire gourmand. La preuve qu’Ottolenghi prend les choses très au sérieux, même si l’humour et la décontraction restent de mise dans ses cuisines.
Style Culinaire et Philosophie : Vive le Légume, Roi de la Fête !
Le style Ottolenghi ? Un carrefour d’influences moyen-orientales et méditerranéennes, enrichi d’ingrédients venus des quatre coins du monde. Un melting-pot culinaire audacieux et vibrant. Mais ce qui a vraiment marqué les esprits, c’est sa façon de mettre les légumes sur le devant de la scène. Longtemps relégués au rang de faire-valoir, les légumes et les légumineuses sont devenus les stars chez Ottolenghi. Une révolution verte, sans être moralisatrice.
Attention, nuance : Ottolenghi n’est pas végétarien, même s’il est le champion incontesté des légumes. Ses recettes font la part belle au végétal, mais sans exclure totalement la viande ou le poisson. L’idée, c’est de célébrer le goût et la fraîcheur des produits, de transformer des légumes simples en chefs-d’œuvre culinaires. C’est ça, « l’effet Ottolenghi » : des saveurs audacieuses, des légumes sublimés, une cuisine généreuse et pleine de soleil.
Livres et Recettes : Des Bibles Gourmandes et Quelques Secrets
Parlons des livres, ces pavés indispensables pour tout cuisinier qui se respecte. Plenty, son premier livre 100% végétarien, est une ode aux légumes. Chaque recette part d’un ingrédient – une tomate, un champignon, un haricot vert – et le transforme, le sublime, le réinvente. Une mine d’idées pour végétaliser son assiette sans jamais s’ennuyer.
Ses deux premiers ouvrages, Jerusalem et Ottolenghi, sont des incontournables, même s’ils ne sont pas casher. Pour les adapter à une cuisine casher, il faudra parfois faire quelques substitutions, voire renoncer à certaines recettes. Mais la base, l’inspiration, sont là. Ces livres mettent en avant les légumes et les céréales, mais proposent aussi des plats de viande, de poisson et de tofu. Il y en a pour tous les goûts, toutes les convictions.
Petite astuce pour s’y retrouver entre Plenty et Plenty More : le premier est organisé par type d’ingrédients (champignons, tomates, etc.), tandis que le second est structuré par méthode de cuisson (braisé, frit, cuit à la vapeur, etc.). Deux approches complémentaires pour explorer l’univers végétal.
Et si on parlait ingrédients ? Le za’atar, ce mélange d’épices emblématique du Moyen-Orient, est un incontournable chez Ottolenghi. Thym, sésame grillé, sumac, sel, huile végétale… Un concentré de saveurs qui réveille n’importe quel plat. Et le houmous, parlons-en ! Le secret d’un bon houmous selon Ottolenghi ? Des pois chiches encore chauds, du tahini de qualité – ingrédient clé pour le goût et la texture crémeuse – de l’ail, du jus de citron, quelques glaçons et un peu d’eau de cuisson des pois chiches. Mixez le tout jusqu’à obtenir une consistance lisse, et voilà. Simple, mais diablement efficace.
Côté sel, Ottolenghi ne jure que par le sel de mer de Cornouailles, avec ses cristaux pyramidaux irréguliers. La touche finale parfaite, paraît-il. Et ça marche : ses livres se sont vendus à plus de 1,5 million d’exemplaires en Amérique du Nord et 5 millions dans le monde. De quoi saler l’addition, si je puis dire.
La Marque Ottolenghi : Plus Qu’une Cuisine, Un Style de Vie
La « cuisine style Ottolenghi », c’est donc un mélange d’influences, une célébration des légumes, une générosité débordante. Ses livres ne sont pas casher, mais son style culinaire transcende les frontières et les religions. Et le za’atar, au-delà de son goût incroyable, aurait même des vertus pour la santé, en modulant la flore intestinale et en réduisant l’inflammation. Alors, convaincus ? Prêts à adopter « l’effet Ottolenghi » dans vos cuisines ? Moi, en tout cas, je file préparer un houmous.