Salicorne et Iode : Mythe ou Réalité ? La Réponse Salée (mais pas Iodée !)
Ah, la salicorne ! Ce petit légume marin qui pique et qui croustille sous la dent. Avec son goût délicieusement salé, on pourrait facilement croire qu’elle regorge d’iode, ce fameux oligo-élément essentiel pour notre thyroïde. Mais attention, amis gourmands et curieux, accrochez-vous à vos algues, car la vérité est un peu plus… nuancée.
Alors, la grande question : est-ce que la salicorne contient vraiment de l’iode ? La réponse courte et directe, pour ne pas vous faire languir plus longtemps, est : non, ou plutôt, très peu.
Oui, vous avez bien lu. Malgré cette saveur marine intense qui évoque les embruns et les marées, la salicorne est en réalité plutôt timide en iode. C’est un peu comme ce collègue de bureau qui parle fort mais qui, au fond, n’a pas grand-chose à dire. La salicorne, elle, a du goût, beaucoup de goût même, mais pas forcément ce qu’on imagine.
Pourquoi cette confusion iodée ?
D’où vient alors cette idée reçue que la salicorne serait une bombe d’iode ? C’est simple, c’est un peu un jeu de dupes gustatif. Son goût salé, évidemment, nous trompe ! On associe instinctivement « goût salé » à « iode », surtout quand il s’agit d’un légume qui pousse les pieds dans l’eau de mer. C’est un raccourci un peu facile, un peu comme penser que tous les roux sont irlandais (spoiler alert : ce n’est pas le cas).
Et puis, il faut dire que la salicorne fait partie de la famille des légumes de la mer, comme les algues, qui, elles, sont effectivement de grandes championnes de l’iode. On met un peu tout le monde dans le même panier, « légumes marins = iode à gogo », un peu comme si on disait que tous les fruits rouges sont des fraises. C’est pratique, mais inexact.
Salicorne et thyroïde : vous pouvez souffler !
Bonne nouvelle pour ceux et celles qui surveillent leur consommation d’iode, notamment en cas de fragilité thyroïdienne : vous pouvez manger de la salicorne sans (trop) de crainte. Ouf ! Vous voilà rassurés. Vous pouvez continuer à savourer ces petites tiges vertes croquantes sans vous transformer en centrale nucléaire ambulante.
L’article du Parisien, très justement, nous le confirme : « Les personnes dont la thyroïde est fragilisée peuvent donc en consommer sans crainte. » Voilà qui est clair. La salicorne, c’est donc plutôt l’ami de la thyroïde, enfin, disons, pas l’ennemi, ce qui est déjà pas mal.
Attention au sel, le vrai coupable !
Par contre, attention, car si la salicorne est discrète sur l’iode, elle est beaucoup moins timide sur le sel ! Et là, mes amis, c’est une autre paire de manches. Accrochez-vous à votre salière, car le chiffre est impressionnant : 2,56 grammes de sel pour 100 grammes de salicorne ! C’est ÉNORME !
Pour vous donner une idée, c’est comme si vous mangiez une petite poignée de chips, mais en version légume et (un peu) plus sain. Alors, oui, la salicorne est délicieuse, oui, c’est un produit de saison qu’il faut absolument goûter, mais attention à ne pas avoir la main trop lourde, surtout si vous surveillez votre tension artérielle ou votre consommation de sodium.
Comment profiter de la salicorne sans excès de sel ?
Alors, faut-il rayer la salicorne de nos menus ? Absolument pas ! Ce serait dommage de se priver de ce petit plaisir iodé… euh, pardon, salé ! L’astuce, c’est de la consommer avec modération et de bien l’intégrer dans une alimentation équilibrée.
Voici quelques idées pour profiter de la salicorne sans faire exploser votre compteur à sel :
- En petite quantité : La salicorne, c’est un peu comme les épices, ça relève un plat. Pas besoin d’en manger des kilos pour apprécier son goût. Quelques brins suffisent à parfumer une salade, un poisson grillé ou une omelette.
- Dessalée : Pour atténuer son côté salé, vous pouvez la faire tremper quelques minutes dans de l’eau claire avant de la cuisiner. Ça lui enlèvera un peu de son punch salin, mais elle restera savoureuse.
- Associée à d’autres légumes : Mélangez la salicorne avec d’autres légumes moins salés, comme des tomates, des courgettes ou des haricots verts. Ça équilibrera les saveurs et vous permettra de profiter de ses bienfaits sans excès de sel.
- Cuisinée avec des herbes et des épices : Pour relever le goût de la salicorne sans ajouter de sel, n’hésitez pas à l’associer à des herbes fraîches (persil, ciboulette, estragon), des épices (poivre, piment d’Espelette) ou du citron.
La salicorne, plus qu’un simple légume salé
Au-delà de sa faible teneur en iode et de sa richesse en sel, la salicorne a d’autres atouts à faire valoir. C’est un légume original, plein de caractère, qui apporte une touche de fraîcheur et de croquant à nos assiettes. C’est aussi un produit local et de saison, que l’on trouve principalement au printemps et en été, et ça, c’est toujours un plus.
Alors, la prochaine fois que vous croiserez de la salicorne sur les étals de votre marché, n’hésitez pas à craquer. Goûtez-la, cuisinez-la, savourez-la, mais gardez en tête que son principal atout, c’est son goût salé, et non sa richesse en iode. Et puis, avouez-le, un peu de sel dans la vie, ça a aussi son charme, non ? Avec modération, bien sûr !
En résumé, la salicorne et l’iode, c’est un peu comme le Père Noël et les cheminées en été : c’est une histoire que l’on raconte, mais qui n’est pas tout à fait vraie. Mais ne vous y trompez pas, la salicorne reste un légume formidable, à condition de la consommer intelligemment et de ne pas la prendre pour ce qu’elle n’est pas. Sur ce, bon appétit et à la prochaine pour de nouvelles aventures culinaires !