Pourquoi pas de parmesan avec le poisson ? Ah, la grande question culinaire ! Celle qui divise les gourmets, fait frémir les puristes et laisse perplexes les novices. Alors, pourquoi ce mariage italo-marin semble-t-il si improbable ? La réponse courte est : traditionnellement, en Italie, on ne mélange tout simplement pas le poisson et le parmesan. Mais comme toute bonne tradition, il y a des raisons et des exceptions à explorer. Accrochez-vous, on plonge dans les profondeurs de cette énigme gastronomique ! Vous savez, en Italie, la cuisine, c’est presque une affaire d’état. Il y a des règles, des codes, des « on ne fait pas ça, jamais ! » qui peuvent dérouter au premier abord. Imaginez un peu : vous commandez de magnifiques spaghettis alle vongole, ces pâtes aux palourdes qui sentent bon la mer et le soleil. Tout excité, vous demandez un peu de parmesan pour sublimer le plat. Là, c’est le drame. Le serveur risque de vous regarder avec des yeux ronds comme des billes, voire de vous refuser catégoriquement votre demande. C’est un peu comme demander du ketchup pour accompagner un steak saignant, ou pire, oser mettre de l’ananas sur une pizza ! Sacrilège, vous dis-je ! Mais au-delà de cette tradition, il y a des raisons plus terre-à-terre à cette aversion pour le parmesan sur le poisson. La première, et non des moindres, concerne notre pauvre système digestif. Figurez-vous que mélanger deux types de protéines aussi différents que celles du poisson et du fromage peut parfois perturber la digestion. Chaque protéine demande un travail spécifique de nos sucs gastriques, un minutage précis. En les mélangeant un peu brutalement, on risque de créer une petite pagaille interne. Rien de grave en soi, mais disons que ce n’est pas l’idéal pour se sentir léger et alerte après le repas. Ensuite, il y a une question de goût, de saveurs qui se rencontrent… ou qui s’affrontent. Le parmesan, c’est un fromage de caractère, avec un goût puissant, salé, umami, tout ce que vous voulez. Le poisson, surtout le poisson blanc ou les fruits de mer, c’est souvent plus délicat, plus subtil. Imaginez un loup de mer grillé, sa chair fine et parfumée. Si vous le noyez sous une montagne de parmesan, vous risquez tout simplement d’écraser ses arômes délicats, de ne plus sentir que le goût dominant du fromage. C’est un peu dommage, non ? C’est comme mettre des enceintes à fond lors d’un concert de musique classique : on perd toute la finesse, toute la subtilité de l’œuvre. Maintenant, attention, il ne faut pas non plus être plus royaliste que le roi ! La cuisine, c’est aussi une affaire de créativité, d’envies personnelles. Et puis, il y a des exceptions qui confirment la règle, comme on dit. Par exemple, avez-vous déjà goûté un gratin de thon aux aubergines avec du parmesan ? Dans ce cas précis, le parmesan apporte une touche gourmande, un côté gratiné qui se marie plutôt bien avec la richesse du thon et la douceur de l’aubergine. De même, dans un sandwich au poisson, un peu de parmesan râpé avec d’autres fromages plus doux comme le cheddar ou le gouda peut apporter une texture et une saveur intéressantes. Et puis, il y a les alternatives, ces fromages qui, eux, font plutôt bon ménage avec le poisson. Pensez aux fromages frais, légers et crémeux, comme le fromage blanc ou la faisselle. Ils se transforment en sauces délicieuses pour accompagner un cabillaud vapeur ou un filet de saumon. Pour les poissons plus corsés, comme le thon ou le maquereau, on peut oser des fromages plus typés, comme la feta, le chèvre frais, ou même un cheddar affiné. Et pour les fruits de mer plus sucrés, homard, crabe, pétoncles, direction les fromages beurrés comme le camembert ou le gouda. Surprenant, mais ça fonctionne ! Si vous êtes un inconditionnel du fromage râpé, sachez que le Comté, l’Emmental, le Gruyère, voire même le parmesan, peuvent très bien gratiner des plats à base de thon, comme la moussaka ou les aubergines farcies. Le fromage à la crème, avec son acidité subtile, peut même sublimer certains poissons en leur apportant une texture agréable. Alors, vous voyez, tout n’est pas noir ou blanc dans le monde merveilleux des accords poisson-fromage. Enfin, un petit mot pour les curieux et les aventuriers du goût : si le parmesan vous manque vraiment, il existe des alternatives intéressantes. Le Grana Padano, par exemple, est un cousin du parmesan, avec une saveur un peu moins intense et une texture moins friable. Le Pecorino, fromage de brebis au goût plus fort et plus piquant, peut aussi apporter une touche originale. Et pour les puristes, le Sbrinz suisse, ancêtre du parmesan, pourrait bien vous surprendre. Alors, faut-il refuser catégoriquement le parmesan sur le poisson ? Peut-être pas toujours, mais il est bon de connaître les raisons de cette tradition et d’explorer les alternatives. La cuisine, c’est avant tout une question de plaisir, de découverte et de respect des produits. Et si, parfois, cela passe par ne pas mettre de parmesan partout, eh bien, soyons ouverts à l’idée ! Après tout, il y a tellement d’autres fromages à explorer et à marier avec les délices de la mer !
Pourquoi le parmesan ne s’accorde-t-il pas avec le poisson ?
- Ayngelina Borgan
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