Voyage Gourmand au Pays des Viennoiseries et Pains d’Ailleurs
Ah, les viennoiseries… Ces petits délices feuilletés qui nous font démarrer la journée du bon pied, ou qui accompagnent à merveille un après-midi cocooning. Mais saviez-vous que le croissant, cette star incontestée, a une famille élargie et des cousins venus d’horizons divers ? Accrochez-vous, on part en exploration boulangère, entre France, Pologne, Italie et même au-delà !
Croissant, Gipfeli, Rugelach : Qui est Qui ?
Commençons par le commencement : le croissant. Mais attendez, ne le confondez pas avec son cousin suisse, le Gipfeli. Si les deux se ressemblent comme deux gouttes de beurre fondu, ils ne sont pas tout à fait identiques. On pourrait dire que le Gipfeli est le discret cousin helvète, tout aussi délicieux, mais un peu moins « m’as-tu-vu » que le croissant parisien.
Et puis, il y a le rugelach. Ah, le rugelach ! Ce petit malin se faufile dans la conversation en imitant l’ami croissant avec son goût beurré et sa texture feuilletée. C’est un peu le caméléon des viennoiseries. La grande différence ? Le rugelach, lui, est toujours garni. Alors que le croissant, parfois, se la joue nature, le rugelach, jamais sans sa petite surprise à l’intérieur. Imaginez-le farci de noix, de chocolat, de confiture ou de graines de pavot. Un délice venu tout droit du répertoire juif ashkénaze.
Escales Croissantes Autour du Monde
Pologne, Poznań : Le Saint-Martin, une Star Locale.
En Pologne, à Poznań et dans sa région, on ne rigole pas avec le croissant. Ici, c’est le « rogal świętomarciński », ou croissant de Saint-Martin, qui règne en maître. Préparé traditionnellement pour la Saint-Martin, ce n’est pas n’importe quel croissant. Imaginez : plié 81 fois, rien que ça ! Entre chaque pli, une mixture onctueuse de graines de pavot, de noix, de raisins secs, d’amandes, de sucre et de beurre. Autant dire qu’avec un tel CV, il mérite bien son titre de star.
Allemagne, Hambourg : Le Franzbrötchen, un Croissant à la Germaine.
Direction l’Allemagne, et plus précisément Hambourg, pour rencontrer le Franzbrötchen. Son nom ? Un clin d’œil au modèle français, le croissant, popularisé en Allemagne après l’occupation napoléonienne. « Französisch » en allemand, ça veut dire « français ». Alors, Franzbrötchen, petit pain français… vous voyez l’idée. Ce n’est peut-être pas un croissant pur jus, mais il a des airs de famille, et c’est délicieux.
Italie : Le Cornetto, un Croissant qui Parle avec les Mains.
En Italie, le croissant prend des accents méditerranéens et se fait appeler « cornetto », « petite corne » en italien. La forme est là, mais le cornetto aime se faire plaisir avec des garnitures : confiture, crème pâtissière, chocolat… Un vrai séducteur ! Dans certaines régions, on l’appelle aussi « brioche », mais « cornetto », c’est le nom le plus courant. Un peu comme dire « ciao » à la gourmandise.
Le Cronut : Quand le Croissant Rencontre le Donut.
Et si on croisait un croissant avec un donut ? Bingo, on obtient le Cronut ! Création du chef pâtissier français Dominique Ansel, ce nom est un mot-valise (contraction de croissant et donut, vous suivez ?). Un hybride gourmand, enregistré et devenu une véritable sensation pâtissière en 2013. La preuve qu’en cuisine, les métissages ont du bon.
Pain au Chocolat : Le Croissant Se Met au Goût Américain (et Canadien).
Aux États-Unis et parfois au Canada anglophone, le croissant au chocolat prend un nom bien de chez nous : « pain au chocolat ». Ou « chocolate croissant », pour les puristes de la langue de Shakespeare. Simple, efficace, et toujours aussi réconfortant.
Porto : Un Croissant Brioché, Doux et Tendre.
Direction le Portugal, à Porto, où le croissant prend un tournant inattendu. Ici, on oublie le feuilletage aérien du croissant parisien. À Porto, le croissant est costaud, plus sucré, fait avec une pâte briochée moelleuse et légèrement crue à l’intérieur. Un croissant avec un accent du sud, en somme.
Croissant, Brioche, Beignet : Jeu des 7 Différences Gourmandes
Croissant vs. Brioche : Duel de Pâtes Riches.
Brioche et croissant, même combat ? Presque. Ils partagent pas mal d’ingrédients : lait, sucre, beurre, levure… Mais la texture, c’est le jour et la nuit. La brioche, c’est plus dense, comme un pain épais. Le croissant, lui, mise tout sur le feuilletage et le côté beurré. Deux styles, deux ambiances, mais toujours beaucoup de plaisir.
Croissant vs. Beignet : Feuilleté Contre Frit.
Le croissant, c’est la finesse du feuilletage, une pâte laminée tout en délicatesse. Le beignet, c’est la générosité de la friture, une pâte à choux carrée, plongée dans un bain d’huile. Deux écoles, deux textures, mais une même envie de se faire plaisir.
Croissant vs. Yum Yum : L’Extrême Gourmandise.
Le yum yum, vous connaissez ? Imaginez un croissant, mais en mode « turbo gourmand ». On le frit, et ensuite, on le noie sous un déluge de glaçage. Si vous cherchez une expérience intense, le yum yum est là pour vous.
Croissant au Levain : Le Goût qui Fait la Différence.
Le croissant au levain, c’est le niveau supérieur. Il offre une profondeur de saveur qui le distingue du croissant classique. Un supplément d’âme, en quelque sorte, pour les palais avertis.
Variations et Considérations
Croissant Autrichien : Retour aux Sources.
Pour la petite histoire, la plupart des sources s’accordent à dire que le croissant vient d’Autriche, où il s’appelait kipferl. Un ancêtre viennois, donc. Comme quoi, les meilleures histoires commencent souvent par un voyage.
Croissant Portugais : Une Brioche Déguisée.
Le croissant portugais, on l’a vu, c’est un peu un OVNI dans la famille. Loin de la légèreté du croissant français ou du cornetto italien, et à mille lieues du rugelach israélien et son cœur chocolaté, il se présente sous le nom de « Croissant Brioche ». Un trompe-l’œil gourmand.
Croissant et Santé : Le Plaisir, Ça Se Mérite.
Soyons honnêtes, le croissant, c’est une gourmandise. Niveau nutrition, c’est plutôt calories, matières grasses et glucides. Mais bon, de temps en temps, il faut savoir se faire plaisir, non ? Tout est question d’équilibre.
Pâte Feuilletée : La Base de Bien des Délices.
La pâte feuilletée, c’est un peu le pilier de toutes ces merveilles. Aussi appelée « pâte rapide » ou « pâte бризée », elle est légère, fine, non levée, et… la base du croissant, bien sûr ! Mais pas que.
Escapade dans la Cuisine Juive : Babka, Rugelach et Autres Trésors
La cuisine juive, c’est un univers de saveurs, de traditions et d’histoire. Et côté desserts, il y a de quoi se régaler ! Babka, rugelach, kugel, halva… Des noms qui chantent, des goûts qui réconfortent.
Babka : La « Petite Grand-Mère » Star des Goûters
La babka, ce pain tressé sucré, nous vient des communautés juives d’Europe de l’Est, Pologne et Ukraine en tête. Aujourd’hui, c’est une star, aussi bien dans la diaspora juive qu’en Israël. Ses racines remontent au début du 19e siècle, dans ces mêmes communautés d’Europe de l’Est. Après l’immigration des Juifs d’Europe de l’Est aux États-Unis, elle est devenue un incontournable des boulangeries juives, surtout à New York. En Israël et dans la diaspora, on la connaît aussi sous le nom de « gâteau à la levure » (עוגת שמרים). « Babka », en yiddish et en polonais, ça veut dire « petite grand-mère ». Un nom qui évoque la douceur, la tradition, les recettes de famille. Si la babka au chocolat est très tendance aujourd’hui, les versions traditionnelles étaient souvent garnies de cannelle ou de confiture de fruits, parfois même faites avec des restes de pâte à hallah. Aujourd’hui, la babka se réinvente : formes variées, glaçages, garnitures… Mais l’esprit reste le même : un délice réconfortant, hérité des traditions ashkénazes. À l’origine, la babka était probablement faite avec les restes de pâte à hallah du shabbat. Un dessert emblématique, à juste titre ! Et pour les gourmands, on trouve même des babkas industrielles, comme celles de Lilly’s Baking Company chez Costco. La babka, une histoire de famille, de transmission, et de gourmandise, bien sûr.
Rugelach : Petites Spirales de Plaisir
On en parlait justement : le rugelach. Ce petit cousin du croissant, avec son air de cookie. On l’a vu, il imite le croissant par son côté beurré et feuilleté. Mais attention, version américaine : souvent, on zappe la levure, et on ajoute du cream cheese à la pâte. Résultat : une pâte sans levain, et une texture un peu différente. Mais toujours aussi bon ! Le rugelach, c’est toujours garni : noix, chocolat, confiture, graines de pavot… On roule un triangle de pâte autour de la garniture, et hop, au four. « Rugelach », en yiddish, ça veut dire « petites torsades » ou « petits coins », à cause de sa forme. Un nom qui lui va comme un gant.
Kugel : Le Plat Festif
Le kugel, c’est un incontournable des repas de fête dans les familles juives ashkénazes, surtout pour le shabbat et les fêtes juives. Certains juifs hassidiques pensent même que manger du kugel le shabbat apporte des bénédictions spirituelles, surtout si ce kugel a été servi à la table d’un Rebbe hassidique. Un plat avec une dimension presque sacrée, en plus d’être délicieux.
Halva : Douceur Orientale
La halva au tahini (en hébreu, חלווה), c’est une star en Israël et dans la diaspora juive. Une douceur orientale, à base de sésame, qui fond en bouche. Un délice simple, mais tellement savoureux.
Hallah : Le Pain du Shabbat
La hallah, ce pain tressé, on le retrouve un peu partout en Europe centrale et de l’Est. Cousine de la hóska bohémienne-tchèque, de la challah juive et de la brioche française, la chalka polonaise est servie toute l’année, mais surtout pendant les fêtes. Et au passage, pour répondre à la question : non, le « c » de « challah » est bien silencieux. On dit bien « hallah ».
Knish : Le Snack Juif par Excellence
Le knish (/kəˈnɪʃ/ ou /knɪʃ/), c’est le snack juif ashkénaze par excellence. Une garniture enveloppée dans une pâte, cuite au four ou parfois frite. Simple, efficace, et parfait pour une petite faim.
Autres Considérations Diététiques Juives
Pour les juifs orthodoxes, le chocolat doit absolument être casher, certifié par un organisme rabbinique. Mais sinon, pas de panique, les Oreos sont casher ! Et oui, même les Oreos, ces biscuits américains ultra-populaires, ont leur certification casher. La plupart des conserves de thon sont casher, la plupart des mayonnaises en pot aussi. Du coup, le sandwich au thon mayo sur bagel ou pain de seigle est devenu un classique, même dans les restos non-juifs. Un repas de shabbat traditionnel ashkénaze ? Ça pourrait être des feuilles de vigne farcies, du rôti de bœuf, du pot-au-feu, ou du poulet, des carottes tzimmes et des pommes de terre. Des plats consommés par les Juifs depuis des millénaires. Et pour commémorer l’esclavage en Égypte, certaines familles trempent des œufs durs dans de l’eau salée. Les bretzels, enfin, ces pains en forme de nœud, viennent d’Allemagne, et plus précisément de la population juive allemande. Comme quoi, l’histoire culinaire est pleine de surprises.
Pains et Plats Régionaux : Tour du Monde des Saveurs
Cuisine Polonaise : Plus que les Pierogi
La cuisine polonaise, ce n’est pas que les pierogi ! La chałka polonaise, par exemple, cette brioche tressée aux œufs (avec ou sans raisins), c’est un délice. On l’a vu, elle est cousine de la hóska tchèque, de la hallah juive et de la brioche française. Pour le petit-déjeuner, les Polonais aiment bien commencer la journée avec de la viande ou des œufs. Un « sandwich », pour eux, c’est souvent une tranche de pain avec de la charcuterie, de la kiełbasa, ou des œufs brouillés. Simple et nourrissant.
Cuisine Russe : Du Porridge aux Syrniki
Le petit-déjeuner russe traditionnel ? Kacha (porridge), syrniki (pancakes au fromage blanc), œufs, ou pain avec du beurre et diverses garnitures. Les ponchiki, ce sont des donuts russes (ou plutôt des trous de donuts), faits avec du fromage blanc de ferme. Et pour le pain perdu à la russe, c’est le grenki. Des saveurs simples, mais pleines de caractère.
Cuisine Italienne : L’Art du Caffè
En Italie, le « caffè », c’est sacré. C’est le café, tout simplement. Un art de vivre, une institution. Un petit plaisir quotidien, incontournable.
Digressions Gourmandes (et un Peu Étranges)
Al Capone, le célèbre gangster italo-américain, a inspiré un parfum de donut ! Le « Al Capone », un donut devenu un classique. Les jelly donuts, ces donuts fourrés à la confiture, n’ont pas de trou au milieu, pour pouvoir être généreusement garnis. Le pudding, ce dessert anglais, a des origines médiévales. Les premières recettes utilisaient des fruits secs, du suif, de la chapelure, de la farine, des œufs, des épices, et un liquide comme du lait ou du vin fortifié. Les dattes Halawi ( « halawi » en arabe, ça veut dire « sucré ») sont les préférées de beaucoup d’amateurs de dattes. La halva (celle à base de semoule, différente de la halva au tahini) contient du miel, des blancs d’œufs et des noix, mais aussi de la semoule et souvent des fruits secs, ce qui lui donne une texture plus friable.
Voilà, notre voyage gourmand s’achève. J’espère que vous avez pris autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire. Et maintenant, si vous m’excusez, je crois que je vais aller me chercher un petit croissant…