PinkPantheress a-t-elle osé piquer un bout de Gymnopédie pour son tube ‘Pain’ ? La réponse va vous étonner !
Alors, accrochez-vous bien car la réponse est un grand OUI ! PinkPantheress, la reine de la bedroom pop et des mélodies qui restent collées au cerveau, a bel et bien samplé la douce et mélancolique Gymnopédie No. 1 d’Erik Satie pour son titre Pain. Et croyez-moi, le résultat est aussi improbable que génial. On dirait un peu mélanger un croissant au beurre avec un bubble tea, sur le papier ça sonne bizarre, mais en bouche, c’est une explosion de saveurs !
Mais attendez, avant de crier au sacrilège musical, laissez-moi vous expliquer pourquoi ce mariage contre-nature fonctionne à merveille. Imaginez un peu : d’un côté, Erik Satie, compositeur français du 19ème siècle, connu pour son style minimaliste, ses excentricités et ses Gymnopédies, des pièces pour piano d’une simplicité désarmante mais d’une beauté infinie. De l’autre, PinkPantheress, étoile montante de la scène pop actuelle, avec ses sons lofi, ses rythmes UK garage et ses paroles qui parlent d’amour, de rupture et de la vie sur internet. Rien à voir, n’est-ce pas ? Et pourtant…
Pain, le morceau en question, est une petite pépite de moins de deux minutes, parfaite pour TikTok et les playlists de ceux qui ont le temps compté (comme nous tous, soyons honnêtes). Sur une boucle de clavier un peu « wouzy » (oui, c’est un terme technique), un beat hip-hop lofi qui vous fait hocher la tête, PinkPantheress nous confie sa nostalgie pour un ex. Et au milieu de tout ça, ces fameux « la la las » inspirés par un blocage d’écrivain, et cette mélodie de piano… Mais oui, c’est bien elle ! La Gymnopédie No. 1, discrètement, élégamment, presque timidement posée là, comme une madeleine de Proust sonore.
L’idée était audacieuse, il faut le reconnaître. Prendre un morceau de musique classique, créé il y a plus d’un siècle, et le mélanger à une esthétique sonore ultra-moderne. C’est un peu comme si on avait demandé à Marie-Antoinette de faire un featuring avec Drake. Surprenant, mais potentiellement explosif.
Mais au fait, c’est quoi une Gymnopédie ? Et Erik Satie, c’était qui ce type ?
Excellente question, ami mélomane curieux ! Commençons par les Gymnopédies. Le terme vient du grec ancien et désignait à l’origine une danse chorale religieuse pratiquée par de jeunes hommes nus lors des fêtes grecques antiques. Oui, nus. On s’éloigne un peu de PinkPantheress, je vous l’accorde, mais l’histoire est toujours bonne à connaître pour briller en société. Satie, lui, a repris le terme pour nommer trois pièces pour piano qu’il a composées en 1888. La plus célèbre, vous l’aurez deviné, est la Gymnopédie No. 1.
Et Erik Satie, parlons-en ! Personnage haut en couleur, autant connu pour sa musique que pour ses excentricités. On le décrit souvent comme excentrique, brillant et humoristique. Il faut dire que le monsieur avait un régime alimentaire… disons, particulier. Jugez plutôt : « Ma seule nourriture se compose d’aliments blancs : œufs, sucre, os broyés, graisse d’animaux morts, veau, sel, noix de coco, poulet cuit à l’eau blanche, fruits moisis, riz, navets, saucisses au camphre, pâtisserie, fromage (variétés blanches)… ». Appétissant, non ? Heureusement, sa musique est un peu plus digeste.
Satie était un précurseur, un avant-gardiste. On le considère même comme l’un des pères du minimalisme musical avec ses Trois Gymnopédies. Ces pièces, avec leurs mélodies simples et répétitives, ont influencé de nombreux compositeurs et continuent de nous charmer aujourd’hui. Il finançait son style de vie de bohème en jouant du piano dans les cabarets de Montmartre, comme « Le Chat Noir » et « Le Lapin Agile ». Imaginez-le, pianotant ses mélodies mélancoliques dans la fumée et le brouhaha d’un cabaret parisien… L’ambiance !
Gymnopédie No. 1 : star du grand et du petit écran
La Gymnopédie No. 1, c’est un peu la Beyoncé de la musique classique. Tout le monde la connaît, tout le monde l’aime. Et elle squatte les bandes originales de films, de séries, de jeux vidéo et même de publicités. La preuve en images (enfin, en mots) :
- Films : Vous l’avez peut-être entendue dans Une autre femme de Woody Allen (1988) ou dans My Dinner with Andre de Louis Malle (1981). Ambiance intellectuelle garantie.
- Anime : Les fans d’animation japonaise l’auront reconnue dans Disappearance. Pour une touche de mélancolie nippone.
- Jeux vidéo : Les gamers l’ont forcément croisée dans Mother 3 sous le nom de Leder’s Gymnopedie. Et saviez-vous que le thème d’ouverture d’Ocarina of Time est fortement inspiré par elle ? De quoi donner envie de ressortir sa vieille Nintendo 64.
- Séries TV : Récemment, elle a fait une apparition remarquée dans la série Netflix Le Jeu de la dame (The Queen’s Gambit). Idéale pour accompagner les parties d’échecs endiablées de Beth Harmon.
- Publicités : Même les pubs s’y mettent ! Elle a notamment été utilisée dans la pub The O2 ‘Be More Dog’ TV Advert. La preuve que même les chiens ont du goût musical.
Et ce n’est pas tout ! Janet Jackson elle-même a samplé la Gymnopédie No. 1 dans son tube Someone to Call My Lover (2001). La classe intergalactique.
Pourquoi tout le monde peut sampler Gymnopédie No. 1 sans se faire taper sur les doigts ?
Ah, la question cruciale du droit d’auteur ! Bonne nouvelle pour PinkPantheress et tous les autres artistes qui auraient envie de piocher dans le répertoire de Satie : Gymnopédie No. 1 est dans le domaine public. Ce qui signifie concrètement qu’il n’y a aucune restriction de copyright sur l’œuvre. On peut l’utiliser, la copier, la jouer, l’adapter, la sampler, la remixer, faire tout ce qu’on veut avec, à des fins commerciales ou non, sans avoir besoin de demander la permission à qui que ce soit ni de payer de royalties. C’est open bar, la fête du slip musical !
Pourquoi ? Parce que, tout simplement, le délai de protection des droits d’auteur a expiré. En général, en France, les œuvres musicales tombent dans le domaine public 70 ans après la mort de l’auteur. Satie étant décédé en 1925, ses Gymnopédies sont libres de droit depuis un moment déjà. Alors, lâchez-vous, samplez, remixez, créez ! La Gymnopédie No. 1 est à vous.
En résumé : Pain de PinkPantheress, un sample audacieux et réussi
Alors, verdict final ? Le sample de Gymnopédie No. 1 dans Pain de PinkPantheress, c’est un coup de génie ou un sacrilège musical ? Pour moi, c’est clairement la première option. PinkPantheress a su utiliser avec intelligence et subtilité cette mélodie classique, en la réinterprétant dans son propre univers sonore. Elle a créé un pont improbable mais fascinant entre deux mondes musicaux a priori opposés. Et le résultat est un morceau original, accrocheur et qui donne envie de réécouter Satie sous un autre angle.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez Pain, tendez l’oreille et savourez ce petit clin d’œil à la musique classique. Et qui sait, peut-être que ça vous donnera envie d’explorer l’œuvre d’Erik Satie plus en profondeur. Après tout, la musique est un vaste terrain de jeu, et les samples, quand ils sont bien utilisés, peuvent être de merveilleux outils pour créer des rencontres inattendues et surprenantes.
Et pour finir sur une note amusante, saviez-vous qu’Erik Satie se faisait parfois appeler « Erik Satie – gymnopédiste » ? Et qu’il avait toujours un marteau sous son manteau pour se défendre en cas de besoin ? Décidément, ce Satie, quel personnage ! Mais ça, c’est une autre histoire…
