La taxidermie, c’est l’art de donner une seconde vie… enfin, une vie immobile, mais toujours présentable, à nos amis les bêtes. Vous vous demandez comment on transforme un animal défunt en une œuvre d’art naturalisée ? Accrochez-vous, on vous dévoile les secrets de cet artisanat fascinant, parfois un peu macabre, mais toujours impressionnant. La taxidermie, c’est bien plus que juste « empailler » un animal. C’est une véritable métamorphose, une résurrection artistique. Imaginez un peu : transformer un canard colvert un peu tristounet en une pièce maîtresse de décoration intérieure. C’est tout un art, et ça demande un sacré savoir-faire. Alors, comment ça marche concrètement ? Eh bien, figurez-vous que c’est un mélange de techniques ancestrales et de méthodes modernes. On part d’un animal… qui n’est plus de ce monde, soyons clairs. Et on va, étape par étape, lui redonner une apparence de vie. C’est un peu comme de la chirurgie esthétique, mais pour animaux post-mortem. D’abord, on mesure tout. Longueur du corps, diamètre du cou, circonférence de la patte… Chaque détail compte. On prend des photos sous tous les angles, comme pour un book de mannequin. Sauf que là, le mannequin a déjà fait son dernier défilé. Ensuite, vient le dépeçage. Oui, ça peut paraître un peu barbare dit comme ça. Mais c’est une étape cruciale. Il faut retirer la peau avec une délicatesse infinie. On incise sous le ventre, à l’intérieur des pattes… C’est une opération minutieuse, presque une chorégraphie. La peau est ensuite confiée aux experts du tannage. C’est comme donner un soin de spa à la peau de l’animal. Le tannage va la préserver, l’assouplir, la rendre imputrescible. Fini le temps où on utilisait des produits chimiques agressifs ! Aujourd’hui, on privilégie des méthodes plus douces, plus respectueuses de l’environnement. Pendant ce temps, on prépare le mannequin. C’est la structure interne qui va donner sa forme à l’animal naturalisé. Autrefois, on utilisait de la paille, d’où le terme « empailler ». Mais maintenant, on opte plutôt pour de la mousse de polyuréthane, de la ouate, ou même des matières plastiques sculptées. C’est plus léger, plus durable, et ça permet de reproduire fidèlement les volumes de l’animal. Vient ensuite l’étape du montage. On ajuste la peau tannée sur le mannequin. C’est un travail de patience et de précision. Il faut tendre la peau, la fixer, la coudre parfois. On travaille les détails : les yeux, les oreilles, la gueule… On veut que l’animal ait l’air le plus naturel possible, comme s’il allait se mettre à bouger d’un instant à l’autre. Pour les oiseaux, c’est un peu différent. Il faut faire attention aux plumes, ces délicates parures. On les replace une par une, dans le bon sens, comme un puzzle géant. On peut même conserver une partie du squelette pour les petites espèces, afin de donner plus de structure à l’ensemble. Et si vous trouvez un oiseau mort, surtout, ne le laissez pas traîner ! Emballez-le délicatement dans un linge ou du papier journal, sans froisser les plumes, et direction le congélateur si vous ne pouvez pas l’apporter rapidement à un taxidermiste. Le froid, c’est le meilleur ami de la conservation. La finition, c’est l’étape beauté. On retouche la peinture, on ajuste les détails, on s’assure que tout est parfait. C’est comme la touche finale d’un tableau. Et enfin, l’assemblage final. On fixe l’animal naturalisé sur son socle, dans la posture souhaitée. Et voilà, une œuvre d’art est née. Enfin, plutôt… renaît. Mais devenir taxidermiste, ça ne s’improvise pas. Il existe des formations, comme le CAP taxidermiste. On apprend l’anatomie, la physiologie, la chimie, la technologie, le dessin… C’est un métier qui demande des compétences variées, à la fois manuelles et intellectuelles. Et si vous n’avez pas de studio de taxidermie près de chez vous, il existe même des formations en ligne pour apprendre les bases. Pratique, non ? La taxidermie a une longue histoire. Déjà au XVIIIe siècle, on utilisait cette technique pour conserver des animaux et les exposer dans les musées. C’était un moyen de faire découvrir au grand public des espèces nouvelles, venues des quatre coins du monde. Un certain Jean-Baptiste Bécoeur est considéré comme l’un des pionniers de la taxidermie moderne. Et Carl Akeley, au XIXe siècle, est carrément surnommé « le père de la taxidermie moderne ». Un vrai héros de la naturalisation ! Pour en savoir plus sur cette histoire fascinante, n’hésitez pas à consulter cet article passionnant sur la petite histoire de la taxidermie. Aujourd’hui, la taxidermie a toujours sa place. Elle permet de conserver une trace des animaux en danger, de maintenir la mémoire d’espèces menacées. Face aux extinctions de plus en plus nombreuses, c’est une façon de ne pas oublier la richesse de la biodiversité. Et puis, il y a aussi l’aspect esthétique. Un bel animal naturalisé, c’est une pièce de décoration unique, originale, qui apporte une touche de nature à nos intérieurs. Combien ça coûte, de se faire naturaliser un animal ? Les prix varient en fonction de l’espèce, de la taille, de la complexité du travail. Pour un oiseau, comptez entre 180 € pour une bécassine et 320 € pour un faisan de chasse, selon les tarifs de Jean Pierre RENAULT, taxidermiste. Pour un mammifère, les prix sont plus élevés. Une naturalisation de tête, par exemple, coûte environ 200 €. Et pour un poisson entier, ça peut aller de 360 € pour une petite perche à 600 € pour un brochet géant. Ça fait réfléchir avant de décider de naturaliser Médor… Attention, la taxidermie n’est pas une activité sans règles. Il existe une législation. Pour les oiseaux migrateurs, par exemple, il faut un permis fédéral de taxidermie. Et en France, un arrêté fixe la liste des espèces domestiques qu’il est possible d’empailler. On ne peut pas naturaliser n’importe quel animal, n’importe comment. Alors, pourquoi se lancer dans la taxidermie ? Pour garder une trace d’un animal cher à son cœur, pour créer une pièce de décoration originale, pour contribuer à la conservation du patrimoine naturel… Les raisons sont multiples. Et les métiers liés à la taxidermie sont variés : taxidermiste bien sûr, mais aussi naturaliste, sculpteur, inventeur… Carl Akeley était un peu tout ça à la fois ! Et attention à ne pas confondre taxidermie et thanatopraxie. Ce sont deux pratiques bien distinctes. L’une concerne les animaux, l’autre les humains… même si l’objectif de donner une apparence de vie est un peu similaire. La taxidermie, ce n’est pas toujours facile. Les grands mammifères, comme les éléphants ou les girafes, posent des défis techniques énormes, en raison de leur taille. Et les très petits animaux demandent une minutie incroyable, « comme modeler une paupière de la taille d’un cheveu », selon une spécialiste. Il faut avoir les nerfs solides et les mains expertes. Mais alors, ça gagne bien sa vie, un taxidermiste ? En début de carrière, le salaire mensuel brut est d’environ 1 500 €. Mais avec l’expérience, la réputation, et en fonction des régions où la chasse et la pêche sont des activités importantes, les revenus peuvent augmenter significativement. La passion, ça peut aussi payer ! Une fois qu’on a une pièce de taxidermie chez soi, comment on l’entretient ? C’est assez simple. Pour la fourrure, un simple essuyage suffit. L’humidité, c’est l’ennemi. Pour les oiseaux, un plumeau, délicatement, dans le sens des plumes. Et pour les poissons et les reptiles, un chiffon doux et légèrement humide. Rien de compliqué. Voilà, vous savez maintenant comment se fait la taxidermie. Un art minutieux, passionnant, parfois un peu étrange, mais toujours fascinant. Si vous voulez en savoir plus sur ce qu’est précisément la taxidermie et la naturalisation, n’hésitez pas à consulter cet article du Muséum National d’Histoire Naturelle. Et maintenant, vous ne regarderez plus jamais un animal naturalisé de la même façon. N’est-ce pas ?
La méthode de la taxidermie expliquée en détail
- Sylvie Knockaert
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